Les 160 ans de l’église de La Vacherie

Dimanche 11 juin 2023, une cérémonie a célébré les 160 ans de l’église de La Vacherie. Organisée par des habitants de La Vacherie, dans le souvenir du centenaire célébré en 1963 par le père Durand, et dans le souvenir plus ancien – mais bien conservé dans les familles – de la démarche collective du village pour construire cette église.

L’église a été non seulement voulue par la population mais aussi payée par elle : la commune, au milieu du 19e siècle, était trop pauvre pour suffire à la dépense. Une souscription a réuni la somme nécessaire, la construction a pu être lancée en 1863 par l’architecte Ernest Tracol, spécialiste des églises rurales autant que des grands immeubles haussmanniens (il fut également maître d’œuvre de la première réfection du toit de l’abbatiale de Léoncel).

Cette souscription de paroissiens n’est pas unique dans la Drôme, qui a connu un important effort de construction d’églises au milieu du 19e siècle. L’anniversaire de l’église de La Vacherie, outre le fait de constituer une rencontre pleine de souvenirs et de projets d’avenir pour les participants, est aussi l’occasion de ramener au jour une époque particulière  : « De 1840 à 1864, l’espace d’une génération à peine, la moitié du patrimoine religieux [de la Drôme] est restaurée ou reconstruite. (…) Le principal repose sur les dons des fidèles. Leur financement exige de toute une génération un prélèvement considérable sur les revenus ordinaires. » (Bernard Delpal, Entre paroisse et commune. Les catholiques de la Drôme au milieu du XIXe siècle. Éditions Peuple Libre, Valence 1989 – P. 258)

L’église est dédiée à Saint-Robert car elle a succédé comme église paroissiale à l’église du Chaffal, prieuré de l’abbaye de La Chaise-Dieu qui fut fondée par Robert de Turlande.

L’anniversaire de l’église a fait l’objet d’une chronique de Daphné Michelas, sur France Bleu Drôme – Ardèche dans son émission « La balade de Daphné », le 7 juin. Vous pouvez l’entendre par le lien suivant : https://www.francebleu.fr/emissions/la-balade-de-daphne/drome-ardeche

LE PROJET DE NOUVELLE ÉGLISE – CHRONOLOGIE

Par Jean-Michel PINAT

Cette chronologie est établie à partir d’archives familiales et d’archives de la Fabrique de la paroisse du Chaffal.

1834. Ouverture d’une école publique communale à La Vacherie.

1847. Premier projet d’église à La Vacherie.

1854. Transfert de la mairie à La Vacherie, dans le nouveau bâtiment de l’école.

1860 – 1862. Courriers du conseil de fabrique demandant une chapelle au préfet et à l’évêque.

Une souscription est lancée, 42 paroissiens du Chaffal et des communes voisines rassemblent la somme de 8 000 F.

 
Délibération du Conseil de fabrique du Chaffal, 15 avril 1860
L’an 1860 et le 15 Avril, dimanche de quasimodo, le conseil de fabrique dument convoqué, s’est réuni, à l’issue des offices, au presbytère lieu ordinaire de ses séances. Étaient présents MM Chabanas, curé de Léoncel, Didier, Maire, Régis Pinat, Joseph Gresse, Joseph Duc, François Gresse.
Pendant la séance M. le Maire de ladite commune a représenté au Conseil que depuis longtemps les habitants du hameau de la Vacherie, principale section de cette commune, réclament l’établissement d’une chapelle de secours ; que toute l’agglomération de cette commune se trouve dans le hameau ; que la distance qui le sépare de l’église du Chaffal ne permet pas à la majeure partie de ses habitants, surtout aux enfants, aux vieillards et aux infirmes de se rendre aux exercices religieux pendant la mauvaise saison ; que les enfants étant privés de toute communication avec M. le Curé, ils sont dans l’impossibilité de s’instruire ; que étant forcés de rester dans l’ignorance à un âge où l’instruction morale leur serait si utile, cela peut les rendre indifférents pour la religion pendant toute leur vie ; que le désir d’obtenir cette chapelle les a portés à ouvrir une liste de souscription, dont le chiffre s’élève en ce moment à la somme de quatre mille quatre cent quatre-vingt-onze francs ; que la totalité de la dépense à faire pour réaliser ce projet ne dépassera guère ce chiffre et qu’il est temps de faire droit à la demande de cette localité pour la construction de la chapelle qu’elle sollicite.
Le Conseil étant d’avis à la majorité qu’une chapelle de secours au hameau de la Vacherie est indispensable,
Considérant d’ailleurs qu’elle est depuis longtemps désirée par la généralité des habitants,
Délibèrent que cette chapelle sera administrée par le Conseil de fabrique ; que le Conseil de fabrique prend l’engagement de pourvoir aux dépenses de l’église de même qu’il en percevra les revenus, que la demande pour la construction de cette chapelle sera transmise par le Conseil à M. le Préfet, que M. le Préfet sera prié d’accorder son autorisation pour arriver à la prompte réalisation de ce projet.
Les matières étant épuisées, la séance a été levée et les membres ont signés à la majorité, après lecture faite.
                                                                                                                                         Régis Pinat ;   Jean Didier  
 

Le maire Jean Didier 1792-1872 (arrière-grand-oncle d’Ulysse, Fernand, Georges, Blanche, Marcel, Luc, Abel, Maurice, Léopold, Modeste, Andrée) propriétaire de la ferme du Goussat offre le terrain et s’engage avec Régis Pinat 1804 – 1865 (arrière-arrière-grand-père de Pierrette), maréchal-ferrant et maître d’hôtel, à compléter le montant des travaux.

1861. L’évêque, Mgr Lyonnet, donne son feu vert pour la construction d’une « église de secours » (et non pas d’une église paroissiale).

L’avis de Mgr Lyonnet favorable à la construction d’une église de secours, 15 mars 1861 (ADD 2 O 169)

Mgr Lyonnet, évêque de Valence (site internet du Diocèse de Saint-Flour).

1863. Délibération du conseil municipal du Chaffal demandant la construction de l’église et approuvant le plan et le devis.

1864. Premier baptême dans la nouvelle église : Joannis Edouard Fave fils d’Auguste Fave et Adeline Marcel. Il décède en 1865. Auguste Fave est le grand-oncle de Marie-Louise et Louis Fave de Laffrey.

1865. L’église de La Vacherie devient église paroissiale. Décès de Régis Pinat. Sur l’acte de sépulture il est noté : « C’est l’un des principaux fondateurs de la nouvelle église paroissiale. Il a fait la moitié des charrois, dirigé les travaux, payé les ouvriers pour une grosse partie. Qu’il soit d’heureuse mémoire à jamais. » Sur sa pierre tombale (située contre le mur de droite du cimetière) on peut lire : « Tombeau de la famille Pinat. Ici repose Pinat Jean François Régis décédé le 19 janvier 1865 à l’âge de 50 ans. Père bien aimé, tes enfants ne t’oublieront jamais et la paroisse du Chaffal se souviendra toujours que tu es son bienfaiteur. »

Sommes dues à Régis Pinat, avancées pour la construction de l’église en 1864.

L’annotation en marge précise qu’il y a encore pas eu de paiement en 1870.

1876. Achat d’une cloche pour l’ancienne église du Chaffal. Une souscription est lancée. L’ancienne cloche a été transportée à La Vacherie. Sur la nouvelle cloche est gravée le nom de l’abbé Pourret. Mme Bergeron, propriétaire du domaine du Chaffal, sera marraine de la cloche.

1868. Bénédiction du mur du cimetière de La Vacherie par l’abbé Pourret.

1868. Placement des fonts baptismaux dans l’église de La Vacherie. Offerts par Marie Grimaud (1819 – 1896) née au Chaffal, décédée à Mayousse, mariée en premières noces en 1845 avec Joseph Moulin (de Mayousse) mort en 1866. Se remarie en 1867 avec Jean Baptiste Payan, berger à Omblèze né en 1824 dans les Alpes Maritimes.

Fonts baptismaux (Photo Jean-Louis Bodin)

1874. Pose de la première pierre du presbytère de La Vacherie. Jusque-là, l’abbé Pourret assurait le service des deux paroisses de Léoncel et du Chaffal. En octobre 1874, l’évêque nomme un titulaire au Chaffal, l’abbé Paul Algoud. Pendant 10 ans, l’abbé Pourret a assuré une messe par mois à l’ancienne église du Chaffal. Les paroissiens du haut Chaffal y tenant beaucoup, vu que les cendres de leurs ancêtres reposaient dans le cimetière qui y attenait.

Plan du presbytère de La Vacherie, 1873 (ADD 2 O 169)

1895. Bénédiction du nouveau maître autel de l’église « Don généreux de Mesdemoiselles Grangeon et Madame Fany Bodin. »

Marie-Thérèse (1835 – 1901) et Catherine Lucie (1843 – 1921) Grangeon nées à Gardit (Combe Chaude). Sœurs de Pierre-Élie Grangeon (ancien combattant de la guerre de 1870 – 1871) [voir ses Mémoires de guerre sur le présent site : mot-clef guerre de 1870], père de Emma Marie Bodin (mère de Paul Bodin, facteur – hôtelier de Léoncel), Marie Louise Blanc (mère de Marie, Gustave, Marthe, Louis), Marie Angelina Bodin (mère de Gustave), Marie Madeleine Grimaud (mère de Noël, Yvonne, Marcelle).

Fany Bodin (1824 – 1904), née Bellier à La Vacherie, morte à La Vacherie, mariée en 1860 à Jean Antoine Bodin, fermier à l’Échaillon. Grand-mère de Marie Léa Boissonnier, épouse de Jules Barraquand (propriétaire-éleveur à Léoncel, Ambel, Arles).

Maître autel de l’église de La Vacherie

1927. Remplacement du chemin de croix de l’église. « Le conseil [de fabrique] est encore heureux de voir que l’ancien chemin de croix qui tombait de vétusté a été remplacé par un neuf en carton romain. Les frais de cette installation qui se sont montés à la somme de 1 400 F ont été complètement assumés par les époux Alexandre Grimaud – Élise Drogue. » Alexandre (1886 – 1948) dit Fiston est le petit-fils de Mélanie Pinat sœur de Régis ; c’est aussi un aïeul de Paul Faure des Moreaux (père de Léopold, Yves, Roger, Viviane) ; il a été fermier à Raillon. Élise Drogue (1880 – 1953) est la sœur d’Adrien Drogue de Lemma, grand-père de Gustave, Louis et Frédou. C’est aussi la grand-tante de Roger Didier d’Ansage.

Chemin de croix de l’église de La Vacherie (photo Jean-Louis Bodin)

1931. Statue de Jeanne d’Arc. 10 avril : « Le conseil est heureux de constater que grâce à la générosité de la famille Alexandre Grimaud de Pouchou, l’église a été dotée d’une belle statue de Sainte-Jeanne d’Arc. Cette statue a été solennellement bénie le dimanche 10 mai, fête de la sainte patronne de la France coïncidant avec la première communion solennelle dans la paroisse. »

Statue de Jeanne d’Arc de l’église de La Vacherie (photo Jean-Louis Bodin)

1945. Réfection des vitraux détruits par l’un des deux bombardements de 1944 (22 juin et 25 juillet), par les Vitraux Thomas de Valence (qui avaient posé les vitraux de 1863). Étrangement, saint Robert porte une bêche, attribut de saint Fiacre (patron des jardiniers) et non pas sa crosse (comme sur la statue de l’église). Pourquoi cette modification d’attribut ? Demande du père Grassot (très attaché à la vie agricole) ou réutilisation d’un vitrail existant par l’entreprise ?

Saint Robert (Photos Jean-Louis Bodin)

1963. Le père Jean Durand fête les 100 ans de la construction de l’église et meurt en fin d’année.

Dans les années 1970, le père Vial lance une souscription pour changer le toit et le crépi de la façade de l’église.

2000. La commune lance des travaux de rénovation de l’intérieur de l’église, réfection de l’éclairage, de l’électricité (par Robert, compagnon de Jacqueline) et ses peintures.

HISTORIQUE DE L’OPÉRATION DE CONSTRUCTION DE L’ÉGLISE SAINT-ROBERT DE LA VACHERIE

Les données ont été relevées dans des dossiers conservés aux Archives départementales de la Drôme (ADD) : 2 O 169 Commune du Chaffal, 51 V 79 Paroisse du Chaffal, 31 V 5 Paroisses.

Ces dossiers sont lacunaires, et même contradictoires sur un point important : la date de construction.

LA DEMANDE DE CONSTRUCTION 1846 – 1847

La première trace écrite d’une demande d’église apparaît en janvier 1846 sur un questionnaire sur l’église du Chaffal, rempli par le curé et le maire : il existe « un projet de transfert. »

Le 25 novembre 1847, le maire du Chaffal, Jean Didier, écrit au préfet que, plutôt que de réparer l’église du Chaffal, il faudrait construire une église à La Vacherie : « L’église est bâtie au sommet d’un rocher toute seule, dans un site si mauvais qu’il est impossible d’y arriver pendant plusieurs mois. » Les deux-tiers de la population et du CM sont d’accord.

Un plan de la commune montrant le projet a été transmis à la préfecture.

Plan du 15 mai 1847 (ADD 2 O 169) – détail

Projet de construction d’une église à La Vacherie

Une pétition opposée à ce projet a été envoyée au préfet, mais elle n’est pas dans les dossiers.

Le curé Raillon en 1847 écrit à l’évêque sur les avantages de ce projet : La Vacherie est plus à la portée des habitants que Le Chaffal ; l’école est à La Vacherie et cela facilitera le catéchisme ; « un curé à La Vacherie ne serait pas isolé, perché au sommet d’une montagne, exposé à tous les vents ou obligé de faire une mortelle lieue et demi, pour ne pas dire deux, lorsqu’il veut voir un confrère (…) ».  Mais il y a une opposition au maire de conseillers municipaux et de forts contribuables. M. Raillon est donc d’avis de réparer plutôt l’église et le presbytère du Chaffal.

LA PRÉPARATION DE L’OPÉRATION 1858 – 1863

Les opinions ont dû évoluer après 1847, car en 1858, le conseil municipal délibère sur un projet précis : une souscription a amené 4 491 F, l’architecte Tracol a fait un devis à 7 452 F, le maire, Jean Didier, cède gratuitement un terrain et s’engage, avec Régis Pinat, à verser le complément si la souscription est insuffisante. Le conseil adopte le projet, demande l’autorisation d’une coupe de bois au quartier des Moreaux comme complément de financement, et demande une subvention au Ministère des Cultes (délibération du 28 août 1858).

Un nouveau plan de la commune est envoyé, avec la localisation de l’église demandée. Il s’agit d’un projet de « chapelle de secours » : l’église du Chaffal restera paroissiale.

Plan du 15 décembre 1858 (ADD 2 O 169) – détail

Projet de construction à La Vacherie

En 1859, des habitants s’engagent auprès de l’évêque à verser 300 F par an pour le supplément de traitement du prêtre qui desservira la chapelle projetée.

Certificat de population de la section de La Vacherie : 123 habitants sur un total de 187 pour la commune en 1856 (ADD 2 O 169)

En 1861, l’évêque donne un avis favorable au projet « d’église de secours ». En 1862, la souscription a atteint 8 000 F. 42 donateurs, dont les dons vont de 5 F à 2 000 F. Il y a quelques riches : Magdeleine Grimaud veuve Didier, au Chaffal, 2 000 F ; Régis Pinat à La Vacherie 1 000 F ; deux prêtres, frères, J.P Eynard (aumônier de Saint-Just à Romans) et Paul Eynard (ancien supérieur du Petit Séminaire) versent ensemble 1 000 F qui seront augmentés de 500 F si l’église a une voute en arête et deux chapelles en croix. Jean Didier, maire, et Régis Pinat versent ensemble 2 000 F.

Le préfet commence par refuser ces dons car ils sont faits sous la condition du transfert de l’église paroissiale à La Vacherie. Mais le conseil municipal insiste, dans sa délibération du 27 mai 1863 :

  • il demande que l’église paroissiale soit construite à La Vacherie, en s’engageant à verser une indemnité de résidence au prêtre jusqu’à ce que la commune puisse acquérir un presbytère à La Vacherie ;
  • il approuve le plan et le devis et demande une subvention de 2 000 F.

La position de l’évêque et du préfet évolue : en 1865, le conseil municipal décide que la commune couvrira les dépenses de l’église du Chaffal, convertie en chapelle de dévotion, dans le cas où la fabrique ne pourra les assurer. L’église de La Vacherie sera donc église paroissiale : la demande a été acceptée.

LA CONSTRUCTION : 1864 ou 1868 ?

Les deux dossiers sont contradictoires sur la période de travaux.

Le dossier ADD 51 V 79 « Paroisse du Chaffal » date les travaux de 1864.

  • Le 1er juin 1864 le maire écrit à l’évêque : les travaux de l’église sont terminés, sauf le clocher. « Nous avons au Chaffal un clocher en tuf tout à neuf qui est maintenant inutile. », il demande son transfert à La Vacherie, avec la cloche, et « la chaire à prêcher qui est encore bien bonne et qui ne sert pas où elle est depuis plus de cinq ans. »

Une note du curé Chanabas à l’évêque est agrafée à cette lettre : « La question de la cloche et du clocher est des plus délicates. Le transfert de ces deux objets n’aurait pas l’approbation générale et pour ainsi dire, l’approbation de personne. Il n’est nullement question de ces deux objets dans la demande ci-jointe. Les travaux de la nouvelle église s’avancent. Je vais m’occuper de l’ornementation intérieure. Quand tout sera terminé, j’aurai l’honneur d’en informer Sa Grandeur.  Cette petite église sera très gracieuse et sa simplicité ne sera nullement dépourvue d’élégance. »

  • Le 12 juin 1864, le conseil de fabrique demande à l’évêque l’autorisation d’apporter du Chaffal à l’église de La Vacherie tout ce qui est nécessaire au culte et à l’ornementation du culte, tout en laissant dans l’ancienne église le strict nécessaire pour y dire quelques fois la Sainte Messe.
  • Le 15 juin 1864, le maire annonce à l’évêque que la flèche du clocher est en cours de pose et demande le transfert de la cloche du Chaffal à La Vacherie. « Pour ménager toutes les susceptibilités si toutefois il pouvait y en avoir », une souscription est ouverte pour une cloche au Chaffal.

Mais le dossier 2 O 169 « Commune du Chaffal » fait commencer la construction au plus tôt en 1868.

En 1866, le conseil municipal refuse le don de MM Eynard de 500 F sous la condition de deux chapelles en forme de croix et de voutes en arêtes : ce serait trop onéreux de changer le projet. L’église serait donc encore en projet cette année.

En 1866, le projet de l’architecte est examiné par le Conseil départemental des bâtiments civils, qui demande des modifications (voute trop fine, fenêtres trop étroites). Or cet avis était nécessaire pour que le préfet approuve les étapes suivantes. En 1867, le Ministère des Cultes accorde la subvention de 2 000 F, sous réserve des modifications demandées. Les travaux ne seraient donc pas encore entamés à cette date. Le PV de l’adjudication est daté du 15 mars 1868 : les travaux ne pourraient avoir démarré avant cette désignation de l’entrepreneur.

PV d’adjudication du 15 mars 1868 (ADD 2 O 169) – détail

Cette contradiction est difficilement compréhensible. D’autres sources sont donc à interroger.

En tout état de cause, on peut bien dater le début de l’opération à 1863 : délibération du conseil municipal approuvant le projet.

Aucun plan ne figure dans les pièces de 1860 – 1868. Il en existe un dans une chemise sur des travaux réalisés en 1896 (ADD 2 O 169).

IMAGES DU 11 JUIN 2023

Par Jean-Louis BODIN