L’ouvrage suivant fait référence à l’abbaye de Léoncel dans le texte.
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En voici une petite présentation :
Pour un professionnel qui taille la pierre depuis près de quarante ans, comment ne pas être reconnaissant à ceux qui, professeurs ou archéologues, recherchent avec tant de conviction la mémoire des techniques de la construction médiévale, ces techniques presque oubliées depuis l’abandon total de la construction en pierre. Nous avons de la peine à imaginer ces époques, car nous n’avons plus sous les yeux ni les chantiers, ni l’habileté des hommes de métier. De cette industrie de la pierre, la plus longue de l’histoire humaine, la plus universelle, il ne reste presque rien, sinon la restauration des monuments historiques. C’est au tout début du siècle, avec l’invention du ciment, que disparaît presque totalement la France des carrières de pierre qui n’étaient jamais très loin du chantier.
Il n’y a pas de manière de bâtir sans le bois. Le bois est par excellence le véhicule de la pierre. Il l’accompagne jusqu’au moment où il la protège par les toits de si belles charpentes. L’utilisation du bois commence à la carrière où l’on utilise les coins éclateurs, propices au gonflement humide, les manches d’outils, les rouleaux et planches à glisser, les grues de levage. Sur le chantier, il y a le bois des cintres, des échelles sur lesquelles souvent l’on marche et bien sûr celui de l’échafaudage. On ne construit rien en hauteur sans échafaudage. Il est tellement indispensable que même les constructions les plus modernes aujourd’hui l’utilisent toujours, presque intégralement. Seuls montent sur les planches des échafaudages les bâtisseurs. C’est le théâtre de réflexion où il faut savoir comment poser les pierres ensemble et d’aplomb. Le rôle de l’échafaudage était provisoire, il laisse tout de même quelques traces en creux sur les murs et quelques inaccessibles mystères de la construction.
© Alpara, 1996
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