Marche commentée à Saint-Antoine-l’Abbaye – 13 octobre 2019

Sur le thème du pèlerinage médiéval.

Au lendemain du colloque des Amis de Léoncel, une marche a réuni Amis de Léoncel et Amis des Antonins (et leurs amis) pour une évocation du pèlerinage à Saint-Antoine-l’Abbaye.

Partant du village de Dionay, la marche a mené à Saint-Antoine-l’Abbaye par des chemins qui purent être ceux des pèlerins de Saint-Antoine et de Saint-Jacques de Compostelle. Passant par des bois (l’extrémité de la forêt de Chambaran) et des prés, par une ferme antonine (Le Mouchet) et une chapelle de hameau (Jayère), nous avons découvert, au détour d’un champ, la magnifique silhouette de l’église de Saint-Antoine, éclairée par un beau soleil d’après-midi.

Les commentaires, assurés par Georges Fréchet, chartiste, membre de l’Association des Amis des Antonins, ont évoqué l’histoire du saint, l’histoire des Antonins, les pèlerinages à Saint-Antoine.

Le cheminement de la marche avait été choisi pour amener le groupe par monts et par vaux jusqu’à la vue de son but, l’abbatiale de Saint-Antoine. Il s’agissait d’évoquer ainsi les pèlerinages au Moyen-Âge, ceux de Saint-Antoine comme ceux de Rome ou de Compostelle.

 Les collines du Viennois sont raides : une montée au-dessus de Dionay nous amène sur une crête, entre le panorama du Vercors et celui du plateau de Chambaran.

« La ferme des Jacques » : un nom qui peut signifier que nous sommes bien sur un chemin de Compostelle. Georges Fréchet scande le parcours d’explications sur le pays des antonins : la vie de Saint-Antoine, la venue des reliques jusque dans le Viennois, la fondation de l’ordre des antonins.

Nous entrons dans la forêt du Mouchet. Aux chênes succèdent les châtaigniers : nous sommes sur les cailloutis de Chambaran. De gros galets crèvent l’humus.



Une borne versée, au bord du chemin : le Président Veyrenche cherche le Tau des antonins. Le Président Maurel évoque les bornages successifs de la forêt.

Le canton domanial du Mouchet est une ancienne propriété forestière des marquis de Marcieu, achetée en 1847 par l’État. Les bornes subsistent.

La forêt se prête à une cueillette d’automne.


Nous atteignons la maison forte du Mouchet, possession des antonins : G. Fréchet nous en explique le rôle dans l’approvisionnement de l’abbaye, et élargit son propos, décrivant l’économie de l’ordre.

Le chemin quitte la forêt, traverse les champs, les noyeraies en pleine fructification.

Nous remontons une colline, sur son sommet une chapelle, dont J. Fréchet nous explique le nom de « Jayère  » : elle a été fondée par un Grand Prieur Guigue Jay au XIVe siècle.

Halte bienvenue, à mi-parcours. La mairie de Saint-Antoine nous a remis la clef, et nous pouvons entrer dans la chapelle.

Bâtiment très remanié au fil du temps.

Nous repartons vers notre but. Le soleil ayant tourné, nous distinguons mieux le relief du Vercors – et nous pouvons évoquer Léoncel derrière les crêtes de l’Epenet, la chartreuse du Val Sainte-Marie derrière les falaises de Saint-Jean, la chartreuse des Ecouges au-dessus des prés de Fessoles – et même la Grande Chartreuse, au-delà de crêtes lointaines.

La marche reprend, le chemin bascule sur la vallée du Furand, et au détour d’un champ, nous voici brusquement en vue de l’église de Saint-Antoine.

Croix de Montmartel

Le Tau de saint Antoine nous guide désormais.

Et nous arrivons dans la ville hospitalière, au pied de la grande église. Fin de la marche : nous comprenons mieux désormais, grâce à Georges Fréchet, comment ce petit terroir a pu devenir un lieu d’attirance européenne, comment les antonins ont pu accueillir et soigner, pendant des siècles, malades et pèlerins.