Visite par les Amis de Léoncel de l’exposition « Un historien en sa demeure » aux Archives communales de Romans, le 18 novembre 2023, visite organisée par Julien Mathieu et Jehanne Attali, de Valence Romans Agglo / Archives et Patrimoine.
Laurent Jacquot, Adjoint délégué au Patrimoine historique, aux Archives, et au Devoir de Mémoire, a accueilli le groupe et expliqué l’importance de l’exposition dans la vie culturelle de la Ville. Julien Mathieu, responsable des Archives communales et communautaires, a conduit la visite, commençant par les locaux du service d’archivage et terminant par la salle d’exposition.
Beau geste, un exemplaire du numéro 589 de la Revue drômoise a été remis à chacun des participants ! Ce numéro marque le centenaire de la mort du chanoine, et a été rédigé sous la direction de Laurent Jacquot et d’Annie Friche. La lecture permet de préciser certains aspects de l’exposition – celle-ci complétant, à l’inverse, les articles… En bref, il faut voir l’expo et lire la Revue. Et même revoir l’exposition après avoir lu la Revue !
L’exposition « Un historien en sa demeure » se poursuit jusqu’au 31 mars 2024. du mardi au jeudi, de 9 h à 17 h, Archives communales de Romans, 3 rue des Clercs.
Les Archives communales de Romans, façade sur l’Isère : le bâtiment (datable du XVIe siècle), acquis par le chanoine Chevalier, lui a servi de demeure, de lieu de travail, de lieu de conservation de ses archives et de sa bibliothèque. Légué à la Société Humbert II par le chanoine, le « 3 de la rue des Clercs » a été transmis par la Société à la Ville. D’abord siège de la bibliothèque municipale (de1941 à 1978), l’hôtel abrite désormais les Archives communales.
Laurent Jacquot et Julien Mathieu accueillant les Amis de Léoncel. Les fenêtres donnent sur l’Isère. Le Jaquemart veille sur les souvenirs conservés de la Ville.
La terrasse sur le quai Ulysse Chevalier. Ce beau lieu est promis à des moments culturels.
La salle de travail des Archives. Le chanoine avait laissé le médaillon de Louis XVIII installé par les propriétaires précédents, et la Ville l’a gardé, comme document d’histoire : souvenir de l’engagement du chanoine et de sa participation aux luttes politiques de la cité.
Le bureau du chanoine. Là, nous sommes vraiment dans un lieu chargé d’esprit… le chanoine y a mené son oeuvre inlassablement, jour après jour. « Il n’est pas exagéré de dire de (…) Monsieur le chanoine Ulysse Chevalier qu’il est un bénédictin séculier. » (cité par Nancy Meunier-Perdriole, Revue drômoise n° 589, p. 59).
La salle de lecture. Le salon de l’hôtel est resté un lieu de recherche. Les lecteurs y bénéficient d’un mobilier superbe.
L’exposition. Elle se tient dans une grande pièce, pouvant servir aux conférences des Archives. Elle donne un parcours sur la personne (et la famille) du chanoine, puis sur son oeuvre, en différents segments utilisant des documents collectés par le chanoine, ou créés par lui : impressionnantes fiches servant au Répertoire des sources historiques du Moyen-Âge et au Regeste dauphinois – le chanoine synthétisait chaque texte, recopiait les lettrines et les monogrammes…
Les autres publications d’Ulysse Chevalier sont présentées, mais aussi tout un ensemble de pièces sur la famille, les amis, les correspondants.
Le Regeste dauphinois. Chacun mit chapeau bas en passant devant la vitrine. Une oeuvre de 41 000 entrées, collectées et classées à la plume… publiées en 6 tomes et un volume de supplément, nous rappelle Josselin Derbier. (Le Regeste dauphinois est accessible en ligne sur Gallica).
Une partie de la bibliothèque du chanoine. Malheureusement pour Romans, la Ville a laissé partir en 1941 vers Grenoble la bibliothèque de la Société Humbert II, réunissant celles d’Ulysse Chevalier, de son cousin le chanoine Jules Chevalier, et du chanoine Albanès : 50 000 volumes.
L’honneur de l’historien. Des panneaux et vitrines rappellent deux controverses, sur le Saint Suaire de Turin et sur la Santa Casa de Lorette – le chanoine Chevalier fit primer l’honnêteté intellectuelle de l’historien, en s’entraînant des hostilités vives dans le milieu catholique traditionnaliste.
L’héritage du chanoine. Intéressante ouverture sur les travaux modernes utilisant et réinterprétant les matériaux collectés par le chanoine, poursuivant ses études. On notera que, parmi les noms cités, apparaît celui du président des Amis de Léoncel, Yannick Veyrenche.
Les deux bustes. En 1912, pour célébrer l’élection du chanoine à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, ses amis font sculpter deux bustes. A gauche, celui de Charles Perron, à droite celui de Jean Chorel. (Voir Annie Friche, Revue drômoise numéro 589, p. 36 et suivantes.)
Les chanoines Chevalier à Léoncel ?
N’aurait-on pas ici le souvenir d’une visite à Léoncel de la Société départementale d’Archéologie de la Drôme – s’arrêtant pour le repas à l’hôtel Bénistant (à Bérangeon) ? Les deux prêtres seraient Jules et Ulysse ?
Photo Henri Ferrand – détail. Bibliothèque municipale de Grenoble.