Voyage d’automne à Nîmes – 13 octobre 2022

Ce jeudi 13 octobre, notre groupe de trente-six personnes a pris place dans un autocar de la société Bertolami pour une journée à Nîmes. Après un voyage sans encombres, nous étions devant le nouveau musée de la Romanité à 9h45. (Toutes photos Alain Ainardi sauf indication contraire)

La matinée a été consacrée à une visite assez complète de ce musée, d’une durée de plus de 2h30, organisée autour de trois axes : l’exposition temporaire « Étrusques, une civilisation de la Méditerranée« , puis un aperçu des collections permanentes et enfin un exposé sur la conception et l’architecture du musée, sous la conduite de deux guides, Léa et Cyrielle.

Exposition temporaire

L’exposition temporaire sur les Étrusques, fort bien pourvue d’œuvres de toute nature grâce notamment à des prêts de musées italiens, nous a permis de découvrir cette civilisation, devancière de Rome sur un vaste territoire comprenant la Toscane, l’Ombrie et une partie du Latium et de la Campanie. L’origine de cette civilisation, toujours discutée par les historiens, remonte au IXe siècle avant J.-C. Puis elle se développe en de nombreuses cités qui ne s’unifieront jamais, connaît un apogée entre 600 et 475 avant J.-C, pour ensuite décliner et finalement être absorbée totalement par Rome aux IIe et Ie siècles avant J.-C.

La civilisation étrusque laissait une grande liberté et une existence propre aux femmes. Elle avait développé un système d’écriture resté longtemps mystérieux, et encore aujourd’hui imparfaitement déchiffré. Elle avait atteint une grande maîtrise dans certains domaines, parmi lesquels on peut citer la céramique : on ne sait toujours pas bien comment était obtenu le célèbre « bucchero« , donnant des poteries noires et brillantes imitant le métal…

Parcours permanent

Le tour des collections permanentes n’a permis d’avoir qu’un petit aperçu des richesses du musée. Nous avons appris l’origine de la fondation de la ville autour d’une source permanente dédiée au dieu Nemoz (devenu ensuite Nemausus) par les Volques Arécomiques, peuple celte occupant la région avant la romanisation. Lors de la conquête de la Gaule Narbonnaise, les Volques Arécomiques ont décidé de ne pas combattre l’armée romaine et se sont alliés à elle (121 avant J.-C.). La future Nîmes en retirera de grands avantages, en devenant une « colonie » romaine, dotée de nombreux monuments et avantages fiscaux.

Parmi les objets présentés, on retiendra par exemple la reconstitution en grandeur réelle d’une maison gauloise de l’oppidum de Gailhan (Gard) ou la célèbre mosaïque de Penthée, découverte en 2007 en centre ville de Nîmes.

Cette monnaie montre au revers le symbole de Nîmes : le fameux crocodile enchaîné à un palmier. En effet, Après la campagne d’Égypte, certains des soldats d’Auguste s’installèrent à Nîmes. Leur victoire fut symbolisée par un crocodile enchaîné à un palmier.

Dans les années 1980, le symbole fut réinterprété par Philippe Starck et largement diffusé dans la ville :

Photos Guy Bichon

Conception du musée

Notre matinée s’est achevée dans le jardin par un exposé sur la genèse du musée, depuis la définition du besoin par la ville de Nîmes, en passant par le concours d’architecture pour terminer sur la réalisation et les détails très pratiques concernant notamment l’étonnante façade de petits carreaux de verre sérigraphiés de 20 cm de côté.

Suite à l’appel à candidatures, auquel plus de 100 cabinets d’architecture avaient répondu, un concours restreint a été organisé pour les trois cabinets sélectionnés. C’est l’architecte franco-brésilienne Élisabeth de Portzamparc qui a remporté ce concours. La très grande difficulté du projet était de faire cohabiter ce nouveau musée avec les très célèbres arènes, mondialement connues, et distantes de seulement quelques dizaines de mètres.

Le lever ayant été très matinal, le déjeuner, dans un restaurant face aux arènes fut accueilli avec plaisir…

Les hôtels particuliers

Au départ de notre déambulation dans les rues de Nîmes, le groupe a été divisé en deux et emmené par deux guides. Quelques mots d’introduction ont permis de comprendre la topographie du centre-ville. De comprendre également qu’une partie de la population, ayant adopté la religion protestante, s’est retrouvée à partir du XVIe siècle dans l’incapacité d’accéder à de nombreuses charges publiques et s’est alors tournée vers le négoce. Un certain nombre de familles a alors amassé des fortunes conséquentes, et a tenu à le montrer en se faisant bâtir des demeures de prestige dans le centre-ville.

Nous avons pu admirer de nombreuses façades, et pénétrer dans les cours de certaines de ces demeures. Nous en donnons quelques illustrations ci-dessous.

La chapelle de l’ancien collège des Jésuites (fin XVIIe siècle). Elle abrite aujourd’hui des expositions temporaires et des manifestations culturelles.

L’hôtel Rivet, construit en 1786, a abrité l’ancienne préfecture du Gard. C’est aujourd’hui l’école des Beaux-Arts. Le monument est classé MH depuis 2005.

Détail d’une frise sculptée sur la façade de la cathédrale, représentant des scènes de l’Ancien Testament. La cathédrale a été très dégradée pendant les guerres de religion, seul un des deux clochers a été épargné par les différents belligérants s’emparant successivement de la ville, car il servait de tour de guet. Des travaux sont actuellement en cours, nous ne visiterons pas.

La cour intérieure de l’hôtel de Bernis. Ce bâtiment date du XVe siècle pour ce qui est de la façade sur rue, et du XVIIe pour la cour intérieure illustrée ci-contre. C’est une demeure de la famille du cardinal de Bernis, ministre de Louis XV.

Derrière une façade sur rue plutôt discrète, l’hôtel de Fontfroide cache une cour intérieure somptueuse, avec notamment un très bel escalier sur quatre colonnes à noyau éclaté. L’hôtel fut modifié en 1670 pour Pierre de Fontfroide, contrôleur des finances. L’escalier est probablement dû à Jacques Cubizol, un des maîtres d’œuvre de l’hôtel de ville.