XIIIème siècle : LES CISTERCIENS DE LEONCEL DANS LES MANDEMENTS DE MARCHES ET DE PIZANCON (Deuxième partie)

En Août 1248, Ponce d’Estable concède en aumône à Notre Dame et aux frères de Léoncel ses droits sur un pré aux Vernets de Chatuzange et les tasques qu’il percevait dans cette paroisse sur les terres cédées aux Hospitaliers de Jérusalem et dans un bois à Montpéroux (Cartulaire CLVI – Regeste dauphinois 8464)

En octobre 1248, Bertrand de Monanton, commandeur de l’Hôpital de Jérusalem de Valence, du consentement de ses frères et de l’autorité de Bertrand, commandeur de Saint-Gilles vend au prix de 8 livres viennoises ce que sa maison possédait dans la paroisse de Chatuzange et une terre dans celle de Charlieu. (CLVII – 8481)

Le 30 octobre 1248, Arbert de Chabeuil (doyen de Valence, sacristain de Romans, donne – probablement en aumône–à l’abbaye trois courtils, un vignoble devant la porte de l’église de Chatuzange, deux petites terres au dessous de celle-ci, et la moitié de ce qu’il tient avec Gratapalla. L’abbé et le couvent promettent de donner une pitance du fruit de ces terres aux chanoines le jour de la Saint Apollinaire et de se souvenir de lui et des siens le lendemain. Son neveu Lambert de Chabeuil approuve cette donation. Plusieurs sceaux sont apposés sur ce texte dont celui de l’archevêque de Vienne (CLVIII – 8482).

En février 1249 Odilon d’Alixan, damoiseau, fait don d’un de ses alleux situé au dessus des Pouyets près de la route de Valence, au moine Jean de Suze qui la reçoit au nom de l’abbé. Odilon obtient 120 sols viennois d’introges et on lui donnera 12 deniers de cens. Il s’agit donc d’un albergement. (CLIX – 8509)

leoncel-abbaye-73.1En mai 1249, Ademare, fille de feu Ademar Marro, chevalier, et épouse de Ponce de la Roche, damoiseau, donne à l’abbé Ponce et à l’abbaye, sur le conseil de son mari, trois courtils, 2 terres et une vigne dans la paroisse de Charlieu, confrontant les terres d’Arbert de Chabeuil et de Gratapalla et le ruisseau de Lusia, ainsi qu’un bois dans la paroisse de Chatuzange. Elle s’en réserve le cens payable à la Saint-Julien et à la Toussaint. Simple accensement ? Le couple ajoute le droit de pâturer dans la paroisse de Chatuzange depuis la route de Royans jusqu’à l’église. On note la présence d’un fort groupe de témoins appartenant à des milieux sociaux divers. (CLXII – 8540)

Egalement en mai 1249, Raymond Boschatz contestait la donation de feu Guillaume de Poitiers à l’abbaye des pâturages du Mandement de Marches, en affichant des prétentions sur plusieurs terres. Apprenant l’intervention de Flote, veuve de Guillaume et mère d’Aymar III, comte de Valentinois, il abandonna les dites prétentions, allant jusqu’à confirmer aux religieux le droit de pâturage (CLXI – 8541).

En décembre 1249, on note une jolie anecdote. L’abbé et le couvent de Léoncel avaient l’habitude de prendre des produits issus de la Part-Dieu, pour célébrer dans l’église Saint Barnard l’anniversaire « de pain et de vin » d’Etienne Dain, prêtre de cette église comme reconnaissance des services qu’il avait rendus à Léoncel en rachetant au profit de la Part-Dieu les terres de Guenis de Barbières, de Raymond de Beauregard et un cens de 5 sétiers d’avoine et d’orge de cens sur la terre de Raymond de Châteauneuf. L’anniversaire revenant au mois de décembre 1249, alors que l’abbaye se trouvait sans abbé, Pierre de Châteauneuf, cellerier du monastère s’entendit avec le chanoine Aynard et le prêtre Ponce de Saint-Nazaire, procureur des anniversaires de église de Romans. En donnant 35 livres viennoises, l’abbaye serait exonérée de l’anniversaire (CLXIII – 8581).

En Août 1252, Guillaume, abbé de Léoncel, se plaignait des bailes et des habitants de Pizançon qui ayant causé injustement de graves dommages à son monastère par incendie et autrement avaient été excommuniés. Arbert de Chabeuil et son neveu Lambert, Roger de Clérieux et son fils Sylvion s’apitoyant sur leurs vassaux donnèrent satisfaction aux cisterciens en leur reconnaissant le droits de faire paître sur des prés et terres proches des fontaines de Marjoria et Ferriol, du « chemin del Pine » et du pont de l’Egala (Aigala), affluent de la Barberolle. Et aussi de faire du regain. Pierre, archiprêtre de Romans et Pierre de Châteauneuf, moine de Léoncel, imposèrent une médiation (CLXXI – 8878).

En février 1253, Guillaume Merlez et ses enfants Pierre, Jean, Bernard et Oidelina reconnaissent que le tènement de la Merline (Merleira) et 2 manses situés entre le chemin qui va à Meymans et les deux ruisseaux de Fleurs et de l’Ozon sont du domaine direct d’Arbert de Chabeuil, sacristain de Roman. Ils promettent de n’élever à leur sujet aucune difficulté au monastère de Léoncel. A la prière d’Arbert, l’abbé Guillaume leur donne 10 livres viennoises (en particulier à Oidelina en augmentation de sa dot). Sceau de Jean, archevêque de Vienne. (CLXXII – 8923)

En 1253, à Valence, Pierre Duranti, chevalier, et son épouse Bollotz, vendent à l’abbé Guillaume 12 deniers de cens qu’ils percevaient à Vayre, – quartier de Châtuzange – et dans la paroisse de Puyssac, près de Marches, au prix de 40 sols viennois, auxquels s’ajoutent 100 sols, par libéralité de la part des moines. Arbert de Chabeuil, doyen de Valence fait apposer le sceau de son chapitré. (CLXXIII – 8929)

leoncel-abbaye-73.2 En octobre 1255, Ponce de la Roche, damoiseau, avec le consentement de son épouse Aimare, vend à l’abbé divers cens au Mandement de la Part-Dieu et du Plantier et sur les bords de la Laye, au prix de 13 livres viennoises. Il lui cède aussi les pâturages de Bagnols au Mandement de Pizançon. Assentiment de son fils Hugonnet. Ces biens faisant partie de la dot d’Aimare, il la dédommage largement au Mandement de Pizançon. Sceau de l’Official de Valence. (CLXXX – 9205)

Le 4 juillet 1257, Chabert Chabavatz d’Hostun, chevalier, vend à Pierre de Châteauneuf, cellerier, acquéreur au nom de l’abbé et du couvent, un pré au dessus du gué d’Eroa, 6 deniers de cens sur un jardin à Tanney Rochefort et 2 pièces de terre sur la route de Romans, pour le prix de 14 livres viennoises. Approbation de son épouse, de sa fille mariée au fils de Ponce de la Roche et de son frère. Garant : Ponce de la Roche. Fait à Romans dans le « nouvel œuvre » de Saint Barnard. (CLXXXIV – 9349)

A la Part-Dieu, le 22 décembre 1259, lendemain de la Saint Thomas, Ponce d’Estable damoiseau confirme la donation à l’abbaye d’une terre à Friolart par son père Odilon et celle de son frère quand il prit l’habit monastique. Il lui fait don des cens levés au poirier de Montauban et à Montpéroux et réitère ses concessions à Carcailles, Blache Ronde et au territoire de Bayanne. Fait à la Part-Dieu en présence de 13 témoins. (CXCI – 9568)

A Romans, le 16 mars 1261, Guillaume de Portes et son fils Jean, habitants de Romans vendent à l’abbé André, au prix de 8 livres viennoises, 2 sétiers de froment de cens que leur devaient les moines pour l’exploitation de terres au Mandement de Pizançon, au dessus de la route du Royans. (CXCVII – 9671)

leoncel-abbaye-73.3A Romans, également en mars 126, Ponce d’Estable, « saint de corps et d’esprit » confirme à la maison de Léoncel les donations et ventes faites par lui même et par son père Odilon et il se désiste de toutes réclamations. Sceau de Jean, archevêque de Vienne et du chapitre de Saint Barnard.(CXCVIII – 9672)

A la Part-Dieu, le 23 mars 1261, Pierre Peloux, Guigues Bernardi et Hugues Peloux chanoine de Valence, pour le repos de l’âme d’Humbert Peloux, de Jaucerand et de Guille et aussi pour réparer les torts de cet Humbert envers l’abbaye fait don du pré du Vernet au territoire de Tanney-Rochefort. (CC – 9674)

A Tanney, le 5 mai 1261, Guigues Bernardi et Hugues Peloux vendent à l’abbé André 3 sols et 2 deniers de cens, une éminée de terre et tous les pâturages qu’ils possèdent au territoire de Tanney provenant de leur mère Guille au prix de 6 livres viennoises et demie. Parmi les témoins on note la présence d’un moine de Bonnevaux ( CC – 9719)

A Romans, le 21 mai 1261, Jean Gibelin, romanais, vend à l’abbé André un champ de son franc alleu au territoire de Pizançon, touchant la route de Meymans au prix de 100 sols viennois. L’abbé le lui rend sous le cens annuel de 1 sétier de froment livrable à la Saint-Julien. Audis, la sœur de Jean, avait légué jadis à la même maison, dans sa dernière volonté, un sétier de froment de cens. Jean en investit l’abbé. (CCI- 9722)

Le 24 août 1261, Jean Eudrici de Romans et jadis de Pisançon, après avoir cédé à l’abbaye de Léoncel 6 pièces de terre sous le cens d’un sétier de froment et reçu pour investiture (introges) 6 livres viennoises, vend ce même cens à l’abbé André pour 60 sols viennois. Sa mère donne son consentement. Fait à la maison de Lantelme, capiscol de Saint Barnard (CCII -9751)

Le 18 janvier 1262, Silvion, seigneur de Clérieux, rappelle que Guillaume, seigneur de Clérieux, avait donné à l’abbaye et à la Part-Dieu la moitié du manse de Chopis et les bois de la Sizeranne et de Chauvet avec le droit de pâturage dans tout le Mandement de Pizançon. Et que Roger, seigneur de Clérieux avait exempté les religieux de tout droit de péage. Silvion confirme ces donations et ajoute la faculté de faire du regain et la permission de chasser. L’abbé André lui paye 500 sols viennois, ce qui fait tout de même 25 livres. Fait le lendemain de la Saint Antoine, à Pizançon dans le « fourneau » près de la chapelle. Témoins et sceaux (CCV – 9820)

En 1262, Adémar de Curson cède par échange avec le monastère le tènement de Favellas, proche de la maison de la Part-Dieu (CCVI – 9848)

1er janvier 2015. Michel Wullschleger.