Colloque des Amis de Léoncel à Saint-Jean-en-Royans

Samedi 27 septembre, les Amis de Léoncel se réunissaient à Saint-Jean-en-Royans, à l’Arsolite, pour leur 41ᵉ colloque annuel. Intitulé « Seigneurie de montagne. Laïques et ecclésiastiques, du Moyen Âge à l’époque moderne », cet événement avait pour objectif d’explorer l’exercice de l’autorité seigneuriale sur les hautes terres du Vercors. Les échanges ont porté sur la manière dont cette autorité s’est exercée depuis les plaines, par de grands seigneurs, les évêques, les Dauphins ou encore les comtes de Valentinois. Une attention particulière a été accordée au rôle des moines et des religieux dans l’encadrement des seigneuries d’altitude.

Un programme riche et varié

Après les mots d’accueil, Yannick Veyrenche a présenté le « devès » de Léoncel, ce petit territoire autour de l’abbaye placé sous la seigneurie de l’abbé, partagée dès le début du XIVᵉ siècle avec le comte de Valentinois. Jacques Planchon a inséré cette micro-seigneurie, limitée à la seigneurie foncière et à la basse justice, dans l’espace plus vaste du Vercors, “partie du Diois” pour l’essentiel puisque l’autorité de l’évêque de Die s’étendait jusqu’à la Bourne. Au Moyen-Âge, le Vercors désigne seulement la seigneurie constituée autour de La Bâtie c’est-à-dire aujourd’hui La Chapelle-en-Vercors.

Jean-Michel Effantin a ensuite mis en lumière la richesse des comptabilités seigneuriales locales, notamment celles de Sassenage et de Saint-Nazaire-en-Royans. Ces documents inédits posent la question de la transcription d’une langue locale et des choix de graphie opérés par les notaires de l’époque.

Josselin Derbier a présenté la seigneurie de Rochechinard, constituée autour d’un château situé au nord de Saint-Nazaire-en-Royans. Après avoir été fusionnée avec la seigneurie de Saint-Nazaire, elle a renaît à la fin du XIVᵉ siècle et est passée entre les mains de différentes familles, comme les Monnier qui ont en développé la seigneurie foncière au XVIᵉ siècle.

Yannick Veyrenche a également abordé l’exercice de la seigneurie autour de l’abbaye de Léoncel, dans les mandements d’Eygluy (auquel appartenait l’abbaye), de Flandènes (qui a rapidement disparu) et de Châteaudouble.

L’après-midi : études de cas dans le Vercors et le Diois

Après un repas offert par l’association, l’après-midi a été consacré à des études de cas sur les seigneuries du Vercors et du Diois.

Michèle Bois a détaillé le fonctionnement de la seigneurie des évêques de Die, notamment autour d’Aurel et de Montmaur, et la manière dont elle était organisée en baillies, des territoires dont les ressources étaient collectées par un baile ou bailli.

René Verdier a présenté la seigneurie de Valdrôme à la fin du Moyen Âge. Il l’a décrite comme une “châtellenie à l’ancienne”, marquée par la persistance d’archaïsmes, comme la ligeté.

Enfin, Virgile Reignier a exposé un outil d’administration seigneuriale des Monts du Vivarais : un terrier servant aux Hospitaliers à gérer leur seigneurie de Devesset.

Vers une publication

Cette journée dense et passionnante fera l’objet d’une édition des actes dans le Cahier de Léoncel n°35, permettant de partager ces travaux avec un public plus large.

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