DE LEONCEL A LA PLAINE DE VALENCE

leoncel-abbaye-66.1 leoncel-abbaye-66.2 « De Léoncel, on gagne facilement la plaine de Valence ». Certes ! Mais le relief du sud ouest du Vercors n’est pas aussi simple que cette fréquente affirmation pourrait le laisser croire. Il n’est pas superflu de décrire un peu cet espace qui sépare l’abbaye de la plaine dans laquelle elle s’est fortement implantée. De la latitude de Gigors à celle de Beauregard-Barret, le pli le plus occidental du Vercors, essentiellement armé, comme une bonne partie du massif par la carapace de calcaire à faciès URGONIEN, a été sérieusement attaqué par l’érosion. Ce faciès doit son nom au village d’Orgon dans les Alpilles. Voisins de l’étage essentiel du BARREMIEN, ceux de l’Aptien et du Bédoulien possèdent aussi ce faciès. Vers le sud du Vercors, à proximité de l’ancienne fosse vocontienne dans laquelle se sont constituées des couches moins résistantes, le faciès urgonien laisse sa place à d’autres, moins résistants.

Nos schémas et coupes utilisent des couleurs rarement retenues, choisies ici dans l’espoir d’être suffisamment clair. Ils utilisent le rouge pour l’affleurement de la carapace, ici encore fortement urgonienne. Ils utilisent le vert pour des terrains plus récents du crétacé supérieur dont le calcaire SENONIEN qui arme notamment les falaises du Vellan, d’Anse et des Pennes, et qui tapisse le val de Léoncel au nord du seuil de la Vacherie.
A la Vacherie, en effet, un seuil sépare les eaux des réseaux hydrographiques de l’Isère et de la Drôme, Le violet est utilisé pour les divers terrains surtout argilo-marneux de la base du crétacé, notamment l’Hauterivien et le Valanginien. Ces terrains apparaissent là où la grande carapace a été crevée par l’érosion. Celle-ci a en grande partie détruit le pli le plus occidental du Vercors, dont la forme « en genou » explique la dissymétrie, notamment en matière d’altitude. Tout à l’ouest, au pied de ce pli crevé la couleur jaune caractérise des affleurements de terrains tertiaires et quaternaires.

leoncel-abbaye-66.3leoncel-abbaye-66.4Notre carte signale les itinéraires permettant de traverser grâce à des Pas et des cols les montagnes de Musan, de l’Epenet, et les falaises de Combe Chaude et des Limouches .Le col de Tourniol donne, via Barbière, un accès relativement direct à la Part-Dieu et plus loin aux pâturages hivernaux des bords de l’Isère . Mais les hommes gagnaient souvent Peyrus via le Pas du Touet et Châteaudouble en passant par le col des Limouches. Notre prochain numéro (n° 67) évoquera le passage des troupeaux de l’abbaye par le col de Tourniol et le territoire de Pellafol.

1er Juin 2014 Michel Wullschleger