Actualités de la recherche (été 2018)

Vous trouverez ici un état des lieux des publications et recherches collectives en cours centré sur les communautés religieuses présentes en Royans-Vercors. Comme le précédent, il s’appuie sur le dernier Bulletin du CERCOR (ici n° 42 – 2018).

 

Les séminaires du CERCOR sur les religieux et l’exercice de la justice se poursuivent, avec « Les moniales et la justice » en 2017 et « Les chanoines et leurs droits de justice » en 2018.

La cartographie ecclésiastique, illustrée notamment par les cartes des diocèses de Jacques de Font-Réaulx, bénéficie de la révolution géomatique avec la pratique des SIG (Systèmes d’Information Géographique). Un colloque tenu à Saint-Flour en juin a fait le point : « La cartographie ecclésiastique – Héritage patrimonial et innovation géomatique ». Voir aussi le carnet de recherches du projet COL&MON (corpus numérique des collégiales et des monastères).

Monastères de montagne. Dans le cadre du 142e congrès du CTHS (Comité des Travaux Historiques et Scientifiques), rassemblé à Pau en 2017 sur le thème « Circulations montagnardes, circulations européennes », un colloque portait sur les « Monastères de montagne, des origines à nos jours ». On y trouvait des communications sur l’Athos, les Vosges, les Pyrénées, l’Auvergne et le Velay, le Val d’Aoste. Par ailleurs, dans ce congrès, trois communications de Gilles Della Vedova* concernaient le canton de Villars-de-Lans : « Une race écartelée ? Les enjeux sociaux, économiques et politiques des bovins de Villard-de-Lans (Isère) de la seconde moitié du XIXe siècle à la Première Guerre mondiale », « Les circulations du bois dans le Vercors nord au XIXe siècle : l’histoire d’une dépossession ? » et « De la montagne à la ville : allers et retours. Le développement en co-construction par les migrations familiales (canton de Villard-de-Lans, Isère, XIXe-XXe siècles) »

 

Cisterciens. Guillaume de Saint-Thierry, abbé bénédictin proche de saint Bernard et des cisterciens, vient de faire l’objet d’un colloque, tenu à Reims et Saint-Thierry.

Les éditions Picard viennent de sortir une monographie sur l’abbaye d’Aiguebelle, due à Yves Bottineau-Fuchs : un ouvrage richement illustré, publié à la suite de six année de séjours des étudiants et professeurs de l’Ecole nationale supérieure d’architecture Paris Val-de-Seine.

Les 900 ans de l’abbaye de Clairvaux ont été dignement célébrés, du côté des chercheurs, par trois colloques parus sous forme d’ouvrages collectifs en 2017 :

Les pratiques de l’écrit dans les abbayes cisterciennes (XIIe-milieu du XVIe siècle). Produire, échanger, contrôler, conserver.

Le temps long de Clairvaux. Nouvelles recherches, nouvelles perspectives (XIIe-XXIe siècle).

L’industrie cistercienne (XIIe-XXIe s.).

Signalons aussi l’ouvrage collectif Moniales cisterciennes de Méditerranée occidentale (XIIe-XVIe siècle) – Histoire, histoire de l’art, archéologie, mise en perspective ainsi que l’article de Didier Panfili, « Domus, grangia, honor et les autres. Désigner les pôles cisterciens en Languedoc et Gascogne orientale (1130–1220) », Le Moyen Âge, t. 123, 2017-2, p. 311-338.

 

Chartreux. L’important colloque international organisé par Sylvain Excoffon et Coralie Zermatten en 2015 sous le titre « Histoire et mémoire chez les chartreux, XIIe-XXe siècles » vient de paraître dans la collection Analecta Cartusiana. Il envisage un thème sous-jacent dans de nombreuses recherches historiques ces dernières décennies mais peu appliqué à l’ordre cartusien, la représentation par les congrégations religieuses de leur propre histoire souvent en lien avec leurs évolutions institutionnelles.

Les 21 et 22 juin 2018, un colloque sur les « maisons basses (ou correries) et bâtiments externes des chartreuses » s’est tenu à Gosnay (en Artois). Lieu de repos des convers et de stockage de denrées, les maisons basses sont des interfaces entre la chartreuse et l’extérieur. Hors des limites de la chartreuse, les chartreux disposaient de bâtiments externes : granges, celliers, étables, maisons en ville…

Signalons enfin l’article de Sylvain Excoffon, « Les débuts de la Chartreuse au prisme de ses relations avec les abbayes de la Chaise-Dieu et de Saint-Chaffre (fin XIe-début XIIe siècle) », Revue Mabillon, t. 28, 2017, p. 117-146.

 

Pour faire l’histoire des communautés religieuses de notre région, deux ouvrages majeurs, à ranger plutôt du côté des outils de travail (onéreux mais disponibles en bibliothèque, par exemple aux Archives de la Drôme), viennent de paraître. Il s’agit des deux volumes de la Gallia Pontificia consacrés pour l’un aux diocèses de Grenoble et Valence (avec trois chefs d’ordre, La Grande Chartreuse, Chalais et Saint-Ruf) et pour l’autre aux diocèse de Die et de Viviers (avec Léoncel, Valcroissant et le Vas-Sainte-Marie). Ces deux volumes, rédigés avec rigueur et un souci d’exhaustivité documentaire et bibliographique, sont dus à Beate Schilling, auteure d’un ouvrage de référence sur Guy de Bourgogne/ Callixte II. L’entreprise de la Gallia Pontificia a pour but d’analyser toutes les « bulles » et autres formes de contact entre les papes et les communautés religieuses françaises (abbayes, évêchés, collégiales…).

* Du même auteur, auteur d’une thèse sur « Les acteurs du développement rural en Isère : canton de Villard-de-Lans 19e-21e siècles » soutenue en 2016 et disponible en ligne, on peut lire l’article « Les concours de bovins et le développement agricole : l’exemple de la promotion de la race bovine de Villard-de-Lans (Isère) de 1893 à 1914 », Ruralia, t. 18-19, 2006.