Voyage des Amis de Léoncel à Uzès et Villeneuve-lez-Avignon – 5 octobre 2017

Une visite d’Uzès et de Villeneuve-lez-Avignon a eu lieu le 5 octobre, organisée par Bernard Thiébaut pour les Amis de Léoncel, en réponse à une demande exprimée lors de l’assemblée générale de 2017.

Confortable voyage en car pour 35 personnes, adhérentes à l’association ou « amies des Amis » de Léoncel.

Uzès et son patrimoine sauvegardé

Première étape à Uzès : l’Office du Tourisme. La guide nous en montre la façade Louis XIII : elle fut la chapelle des Capucins, édifiée après le démantèlement de la place de sûreté réformée. Les guerres de religion ont marqué la ville : elles furent aussi âpres ici que dans notre Dauphiné.
La visite commence par l’Hôtel des Consuls, devenu Hôtel de Ville. Belle construction classique, menant par ses cours au-devant du château ducal : face à face du pouvoir communal et du pouvoir seigneurial.
Traversée de la ville en admirant maisons, hôtels et tours, rues, ruelles et places – quelques beaux souvenirs Renaissance. Uzès a été l’une de premières villes à bénéficier d’un secteur sauvegardé en application de la loi Malraux de 1962. Les souvenirs de l’une des participantes permirent de mesurer le travail de restauration accompli : plus de ruines ni de fenêtres murées.
Passage par la Place aux Herbes et ses arcades (signe de la vitalité économique de la ville : construire au-dessus des espaces publics) puis arrivée à la porte Saint-Étienne. Intéressantes remarques de la guide sur l’opposition entre la ville médiévale, fermée, et ses faubourgs, et sur la nécessité (et la difficulté pratique) du passage des charrois par le centre ville.
Église Saint-Étienne, de style baroque, à la magnifique façade courbe, malheureusement fermée. Elle aussi est un témoin de la reconquête catholique – comme notre étape suivante : la cathédrale Saint-Théodorit, détruite pendant les guerres civiles, reconstruite au XVIIe siècle. Une cérémonie en empêchant l’accès, nous n’avons pu la visiter. De même est non accessible la Tour Fenestrelle, très beau clocher du XIIe siècle, tour circulaire à cinq niveaux de fenêtres géminées.
Après un détour par l’ancien évêché (Musée G. Borias) pour en admirer les façades classiques et l’escalier d’honneur, retour au centre ville pour une visite du Duché.

Le Duché d’Uzès

Le château d’Uzès est appelé « le Duché », ce qui rappelle la fierté de la famille de Crussol-Uzès d’être dotée du « premier duché de France ». Le jour de notre visite, un drapeau rouge et bleu flottait en haut du donjon, un pavillon rouge et bleu ornait l’aile d’une berline noire, signifiant la présence du duc.
Dans la cour, on vit bien l’imbrication et la complexité des âges de la construction : tours massives du XIe siècle (couronnées de créneaux et mâchicoulis du XIXe), très élégante façade Renaissance, façade XVIIIe siècle ornée de colonnes romaines … Visite des quelques locaux ouverts au public : la cave principale, les appartements décorés d’objets et de tableaux liés à l’histoire des Crussol-Uzès.
Quelques uns montèrent au sommet de la Tour Bermonde : panorama sur les toits serrés de la vieille ville, sur les douces collines du Gard et sur les sommets lointains, Ventoux, Pic Saint-Loup.

Un déjeuner sympathique à la porte Saint-Étienne permit aux participants de faire le point avant la deuxième partie du voyage. La conclusion étant qu’une telle ville mériterait une visite bien plus longue et plus approfondie ; d’autres périodes historiques n’ont pu qu’être citées (époque romaine, guerre des Camisards, époque de l’industrie textile …).

La chartreuse du Val de Bénédiction à Villeneuve-lez-Avignon

Un guide de la chartreuse nous attendait pour une visite extrêmement bien commentée.
Entrée par la cour des femmes puis par la clôture, passage par l’église conventuelle et par le tombeau d’Innocent VI. Arrivée, par le petit cloître, au cœur de la chartreuse, pour une déambulation dans le grand cloître, les cellules, la bugade (buanderie), la prison ecclésiale

Visite de la chapelle des fresques : ensemble de scènes de la vie de saint Jean Baptiste, peintes au XIIIe siècle – un des vestiges du palais d’Innocent VI préexistant à la chartreuse.

Évocations des papes d’Avignon, des rois de France, mais aussi des abbés, moines et convers de Villeneuve.

Calme de la chartreuse presque déserte. Étonnement d’apprendre que ce fut, après la vente comme bien national, et jusque dans les années 1980, un village peuplé et actif – avant le rachat par l’État.

La collégiale Notre-Dame

Descente à pied dans la basse ville. Passant par une cour bien ordinaire, on entre avec surprise dans un cloître, sobre et calme, et de là, dans la nef gothique de la collégiale Notre-Dame.
Fondée par un cardinal d’Avignon, la collégiale devint église paroissiale après la Révolution – en continuant à tourner le dos à la ville.
Quelques tableaux en place – dont la copie de la Pietà d’Enguerrand Quarton – firent regretter de ne pouvoir visiter le Musée Pierre-de-Luxembourg, qui accueille des œuvres venues de la chartreuse et d’autres fondations de Villeneuve. Encore un signe de la richesse et du dynamisme de Villeneuve au temps des papes.

Le fort, l’hôtel et la tour

Dans une très belle lumière de fin d’été, arrêt au pied du Fort Saint-André (sur les bancs de « Jean-Paul et Simone », sous les fenêtres d’André Chamson), pour admirer la vue sur Avignon. Rappel de l’histoire de cette colline – la tombe de sainte Casarie, l’abbaye bénédictine, l’enceinte du XIVe …
Passage devant un lieu discret – mais notable pour nous, Dauphinois : l’hôtel du dauphin Humbert II, où fut négocié le transport du Dauphiné à la France.

Enfin, descente à la tour de Philippe de Bel, grand ouvrage austère dominant le pont Saint-Bénézet.
Dernière leçon d’histoire de la journée, illustrée par les forteresses opposées des rois de France et des papes.

Mais dans la satisfaction de cette visite très complète, se mêlait le regret de n’avoir pu déambuler dans les rues pour découvrir d’autres restes du si riche passé de Villeneuve.

Ce fut un beau moment que ce voyage vers deux villes si contrastées, Uzès – serrée sur son château, centre de son pays – et Villeneuve – ville nouvelle, ouverte sur Avignon, sur le Rhône.

D. Hyenne