Marche commentée au prieuré Saint-Pierre de Rompon, le 15 octobre 2017

Les participants à cette sortie ont pu profiter d’une belle journée d’automne pour apprécier le site de l’ancien prieuré Saint-Pierre de Rompon.

Un point de vue sur le confluent

A partir de 11h20, un groupe réduit effectue la montée au prieuré à partir du Pouzin par un petit sentier escarpé. Quelques haltes bienvenues permettent d’apprécier le panorama, sur le confluent Drôme-Rhône, et au delà sur les deux vallées (la tour de Crest étant bien visible). L’autre groupe part du vieux Rompon, dont la chapelle moderne est bien connue pour les concerts proposés par l’Offrande musicale.

Les Amis de Léoncel sont rejoints sur le site par Joëlle Dupraz, archéologue, présidente de l’association Avenir du prieuré Saint-Pierre de Rompon – Le Pouzin. Elle explique les raisons de la création de l’association : un site inscrit aux Monuments historiques mais qui se dégrade, la proximité de la carrière de Lafarge Granulats (propriétaire du site) mais aussi la richesse naturelle et archéologique du plateau de Rompon, qu’il est nécessaire de valoriser en tenant compte de la pluralité des acteurs (bergerie, communes, carrière, ZNIEFF du réseau Natura 2000…).

Les moines clunisiens s’installèrent sur un site occupé depuis l’Antiquité tardive. La population du port fluvial du Pouzin gagna alors un site de hauteur, fermé par une enceinte (partiellement repérée lors d’une opération archéologique récente). L’église Saint-Pierre fut cédée une première fois à l’Eglise de Viviers vers le fin du VIIe siècle, puis une seconde fois aux moines de Cluny à la fin du Xe. Ce prieuré, fondé par les ancêtres de la famille de Clérieu (premiers barons de La Voulte), disposait d’un important patrimoine foncier dans la vallée de l’Ouvèze (connu surtout par un terrier du XVe s.) et d’une série d’églises paroissiales. Il fut ruiné lors des Guerres de Religion.

Visite du couvent bénédectin du Pouzin

L’église priorale du XIIe siècle offre encore de belles élévations. Si l’effondrement de la nef est ancien, la voûte de l’abside principale, crevée à l’est, subsista jusqu’aux années 1990. Un escalier à vis subsiste dans la maçonnerie du transept sud. L’église à nef unique était dotée d’un long transept, tandis que la nef ne semble avoir comporté que trois travées. Le cloître était situé au sud de l’église priorale. Une ferme, devenue bergerie, s’élève parmi ses ruines. L’emplacement de deux bâtiments parallèles à l’est du cloître subsiste. L’association Avenir du prieuré Saint-Pierre de Rompon a pour mission de consolider ces vestiges.

La promenade nous ramène ensuite vers le vieux Rompon, d’où le groupe redescend en voitures vers Le Pouzin, où Joëlle Dupraz présente le pont romain du IIe siècle. Un moulin, dont on peut observer en amont le canal d’amenée, fut installé postérieurement sur la rive droite de l’Ouvèze. Mis en valeur par la destruction des bâtiments environnants, le pont présente un parement d’origine, en grande partie.